Plume doigt

Plume doigt

Père Caste Or, père Caste Or, termine la ton histoire !

Aime-moi, Aime-moi !

Nos coeurs sont remplis de ces cris déchirants, comment faisons-nous pour ne pas les entendre ?

Cette jeune femme, Nicolas, qui se raccroche à so mari qui la trompe, n'a-t-elle pas peur du manque d'Amour ?

Aime-moi, Aime-moi, Aime-moi !

Et ce jeune adolescent qui sourie timidement, n'a-t-il pas peur d'être rejeté ?

Aime-moi !

On le demande sans le demander. On a honte de le demander. On a peur d'être faible en le demandant.

Et quand on le demande, souvent, on le demande au mauvais endroit.

 

 

Et parfois Nicolas, l'Amour frappe à notre porte sans qu'on l'attende. Quel miracle cela représente alors !

Nicolas, j'ai entendu parler de tellement de gens qui ont connu cette Joie incommensurable !

J'ai connu un soldat durant la dernière guerre, mort au combat sur les plaines de Russie. Sa vie entière, on lui avait appris que l'Amour n'existait pas, et il l'avait cru. Et c'est au soir de sa vie, Nicolas, que l'Amour l'a touché.

Depuis un cratère d'obus, ce soldat a levé les yeux vers le ciel piqueté d'étoiles. Et c'est en regardant les constellations que son coeur s'est ouvert. Comment cela s'est-il produit ? Personne à commencer par lui-même ne le sait.

L'Amour s'est engouffré en lui, a saisi tout son être, a illuminé son esprit. Les larmes se sont mises à couler sur ses joues.

Il eut conscience soudainement que sa vie entière, il avait inconsciemment cherché l'Amour. Il avait désiré le revoir, lui reparler. Et il avait laissé ce qu'on lui avait dit devenir sa croyance.

Quelle tristesse, quelle honte il ressentit à ce moment là ! Mais aussi quelle joie de s'être trompé !

Amour comme c'est étrange, avait-il dit, vois, je vais peut-être mourir demain, et pourtant je n'ai plus peur de la mort.

Et ce furent là ses dernières paroles.

 

Vi(en)s avec moi.

Ce furent les mots qu'entendit très distinctement le jeune Paul en ce matin de Novembre. Ce fut pour lui un événement très étrange, car vois-tu Nicolas, sa mère était en train de le battre comme plâtre. Son corps était tout endolori, et il était roulé en boule sur le carrelage de la cuisine. Il venait d'encaisser un énième coup de martinet sur les cuisses, et tout ce qu'il souhaitait, c'était... Il ne savait même pas trop ce qu'il souhaitait.

Vi(en)s avec moi.

Ce fut comme si un souffle d'air pur lui pénétrait les poumons. Un monde nouveau sembla s'ouvrir sous ses yeux. Pourtant c'était toujours le même carrelage où traînait des moutons de poussière. Tout semblait plus lumineux, plus clair.

Quelque chose. Quelque chose qui n'était pas là avant mais qui aurait dû être là venait de revenir à sa place en lui-même.

Paul était jeune, aussi jeune que toi Nicolas. Son coeur d'enfant ne mettait pas encore des mots sur ce qu'il ressentait. il était heureux, oui. Surtout, il ne voulait pour rien au monde que ce quelque chose reparte.

"Je vi(en)s avec toi ! Je vi(en)s avec toi, alors, pitié reste avec moi !"

Sa mère avait arrêté de le frapper. le martinet pendait balant au bout de son bras. Paul vit dans ses yeux qu'elle comprenait intuitivement que Paul avait trouvé ce qu'elle cherchait depuis longtemps. Quel long cri de supplique le petit Paul pouvait lire dans son regard :

 

"Toi qui donnes sans reprendre, donne nous l'Amour.

Toi qui es en Vie, Vis avec nous.

 

Nous qui sommes des poussières, avec toi, nous devenons des fleurs.

Nous qui sommes moins que du vent, insuffle nous un air pur.

 

Esprit de Beauté qui fait de nous des êtres humains, loué sois-Tu, fais de nous des êtres humains.

Esprit de Beauté, à l'heure où je me laisse aller à la laideur, je conserve ton souvenir en mon coeur."

 

 

 

 



01/12/2019
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